
L'Île-Saint-Denis, les Jeux comme au village
Avec une population de 8 000 habitants et des dimensions réduites, L’Île-Saint-Denis est destinée à une certaine modestie. A l’aune des Jeux de Paris 2024, elle peut pourtant se vanter d’un statut de privilégiée. Elle figure en bonne place sur le dispositif olympique. Dans moins de 1 000 jours, l’une des plus petites communes de la Seine-Saint-Denis recevra les athlètes. Avec Saint-Denis et Saint-Ouen-sur-Seine, elle accueillera sur ses terres le village olympique.
A moins de trois ans de l’ouverture, sa population a déjà respiré l’air des prochains Jeux d’été. Elle s’en est gonflé les poumons, le temps d’une journée. Samedi 18 septembre, les trois drapeaux des Jeux – olympique, paralympique et Paris 2024 – ont fait étape dans la commune. La date ne pouvait pas être mieux choisie, moins de deux semaines après la fin des Jeux paralympiques de Tokyo. Elle a coïncidé avec l’inauguration du nouveau stade Robert-César, l’équipement sportif majeur de L’Île-Saint-Denis, rénové du sol au plafond pour s’offrir une seconde jeunesse.
L’événement aurait pu être seulement protocolaire, mais l’équipe municipale lui a apporté une dimension populaire et participative. Les drapeaux ont traversé le territoire de la commune du sud vers le nord, en musique, escorté par un cortège plus dense à chaque étape. La déambulation a bouclé son parcours au stade Robert-César. Elle a découvert la nouvelle piste d’athlétisme, baptisée du nom de Nantenin Keita, la quadruple médaillée paralympique, présente au premier rang des invités. A sa façon, modeste mais créative, L’Île-Saint-Denis a déjà incarné l’idéal de célébration voulu par le COJO Paris 2024. Les Jeux pour tous.
Thomas Véron, le référent Jeux olympiques et paralympiques à la municipalité, l’explique : les moyens humains réduits de la commune – seulement deux éducateurs sportifs à temps plein – limitent ses possibilités d’organiser des événements sportifs en lien avec la préparation des Jeux de Paris 2024. Mais depuis sa labellisation Terre de Jeux 2024, obtenue dès l’année 2019, L’Ile-Saint-Denis attend l’événement olympique et paralympique avec impatience. Elle sait que, pour la commune, il y aura un avant et un après Jeux de Paris 2024.
« Les Jeux d’été vont représenter une opportunité de bonifier un projet urbain pré-existant, l’éco-quartier fluvial, explique Thomas Véron. Pendant les Jeux olympiques, il accueillera une partie des délégations. Après l’événement, les logements feront l’objet de travaux de réversibilité, puis ils seront vendus ou loués aux habitants. La commune bénéficiera alors d’un éco-quartier de très haut standing. »
En attendant, la ville et sa population s’organisent. Un collectif citoyen a récemment été créé pour animer la trentaine de mois avant l’événement. Son nom : « L’Île-Saint-Denis 2024 accueille le village des athlètes ». Habitants, agents municipaux et élus locaux s’y retrouvent pour imaginer et concrétiser des initiatives en lien avec Paris 2024. Aux manettes, le maire honoraire de la ville, Michel Bourgain. « Le COJO Paris nous fournit une boite à outils, dans le cadre de l’opération Terre de Jeux. Et la Plaine Commune – l’intercommunalité à laquelle appartient L’Île-Saint-Denis - propose elle aussi ses idées, poursuit Thomas Véron. Avec tout cela, nous allons monter en puissance pour mettre en place des initiatives liées aux Jeux. »
En tête de liste, pour les mois à venir, l’opération « Adopte un arbre pour le village des athlètes ». Imaginée par Plaine Commune, elle s’adresse aux élèves des écoles, invités à suivre la croissance des arbres qui seront plantés dans le village olympique et paralympique, de leur pépinière à leur emplacement définitif. L’Île-Saint-Denis la mettra en musique, dès le mois de janvier 2022, au collège Alfred-Sisley. Un choix idéal : il est labellisé Génération 2024.